Message
du 5 Fev 1999 à 10:14:42 |
Christine,
j'ai quelques infos à
te donner sur les symptômes bizarres (tirés de ma précédente expérience
d'arrêt avec patchs).
Côté négatif : très vite,
on attrape toutes les saloperies ORL qui passent (il paraît que
le goudron fait paradoxalement bouclier!) ; je me suis retrouvée
un jour avec une grosse rhino et aphone pour la première fois de
ma vie ; les patchs provoquent des rêves extrèmement précis et puissants,
un peu hallucinatoires (remarque, ça a des côtés marrants, c'est
vraiment très technicolor!) à
propos des patchs ; un peu de constipation (eh oui, à
bas les tabous!) idem
si on s'arrête sans rien ; une faim tenace et quelques
kilos à la clé ; j'ai eu une petite réaction allergique (d'après
ma dermato) : je me suis mise à produire bien plus de sébum qu'à
l'ordinaire, surtout au front ; autre explication : c'est peut-être
dû à la frustration ; il peut y avoir déprime, plus ou moins forte
: "la vie ne vaut pas le peine d'être vécue sans clope" (pour ça
l'homéopathie est assez efficace). Voir
ce chapitre pour en savoir plus sur les effets du manque.
Côté positif : je n'ai
pas vraiment eu le temps de ressentir les effets bénéfiques physiques
de l'arrêt (3 mois seulement) mais :
- passer tous les jours
devant le bureau de tabac sans être obligé de s'arrêter... <<et
frimer devant le marchand de tabac en achetant ses chewing gums!
- ne pas souhaiter la
fin d'un film parce qu'on est en manque...
- ne plus voir de mégots
écrasés chez soi, la maison qui sent bon, impression de propreté
extérieure et intérieure, haleine fraîche ...
- la satisfaction évidente
de tous les gens qui m'aiment et me veulent du bien...
- voir les gens sortir
d'une réunion/d'un avion/du ciné et les voir se jeter comme des
malades sur leur clope...et pas moi...
- mon compagnon "bluffé"
par ma volonté...
- l'impression qu'on
maîtrise sa vie (c'est MOI qui commande)...
- une impression indéfinissable
de liberté...
Tout ça, c'est tout bon
et je souhaite le revivre bientôt... Bon alors, c'est pour quand?
Conclusion :
faites comme Catherine, motivez-vous au maximum, ça va remuer.
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Message
du 8 Fev 1999 à 10:56:470 |
Bonjour à tous,
Dites, ça prend des lustres
maintenant, de lire tous les messages : pour moi qui n'ai internet
qu'au bureau, bonjour le lundi...!
Cela dit, c'est toujours
aussi motivant de vous lire : grace à vous, je me sens de plus en
plus dans le camp de ceux qui sont entrain de se forger une décision
IRREVOCABLE <<plus
jamais une seule cigarette. Plus ça va, plus je me dis que
cette phase de préparation psycho est fondamentale
pour la suite.
N'empêche, j'ai bien
la trouille. Avec vos cris de détresse, vous ravivez mes souvenirs
de manque et de luttes contre moi-même de ma précédente expérience.
Je crois comprendre en lisant vos témoignages que la force des symptômes
est inversement proportionnelle à la bonne qualité de la motivation
<<Hum! Là je demande à voir. A méditer...
Bravo Christine, pour ton arrêt on line : un vrai thriller! n'hésite
pas à te défouler sur nous ; je suis sûre que ça fait du bien.
A vous tous, courage
en ce lundi.
J'arriiiiive (salut
Manu!)
Catherine J-22 "cette
fois-ci SERA la bonne" (salut Nourredine!)
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Message
du 11
Fev 1999 à 10:00:49 |
A
Manu,
mon futur grand frère
de sevrage.
Cette nuit, j'ai rêvé
que j'étais entrain d'arrêter ; je constatais avec joie et étonnement
que je n'avais utilisé que 4 nicorettes par jour et ce, sans sensation
de manque trop puissante ; j'étais fière, contente de moi, soulagée
etc...
Bref a happy dream! Je
me suis réveillée en réalisant que ce n'était qu'un rêve... N'empêche,
ça m'a fait réfléchir ; je réalise que mon inconscient est mûr à
point et envoit des messages d'encouragement à mon conscient. Etonnant
non?
Message à vous tous :
ce lent et puissant travail de persuasion, cette "mise en condition",
je vous le doit ; cette liste est un miracle!
Je serais curieuse de
savoir ce que ressentent nos anciens (Guy, Anne, Nourredine, Cecile,
François et les autres...) ; ils nous envoient avec beaucoup de
constance conseils et encouragements, mais bien peu de détails sur
ce qu'ils vivent au présent ; êtes vous satisfaits, avez-vous des
moments de doute et de découragement, bref des mauvais moments encore?
Racontez-nous comment
ça va mieux! J'imagine qu'on doit se sentir un peu seul de temps
en temps, quand les projecteurs de l'actualité sont branchés sur
les nouveaux "arrêtants", et qu'on doit avoir envie (ou besoin)
parfois d'être encore soutenu.
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Message
du 15 Fev 1999 à 11:36:23 |
Salut Claude,
Moi c'est Catherine :
39 ans dans 18 jours, 2 tentatives d'arrêt infructueuses dont la
dernière avec patchs. La
prochaine c'est le 2 mars (tu fais le rapprochement des dates?).
Méthode : les nicorettes.
Ecoute, c'est pas ici
que tu trouveras des pères-la-morale qui te donnent envie de fumer
10 fois plus! Reste et tu verras ; ce groupe est "vicieux" à l'extrème
: chacun raconte sa petite vie, personne ne fait pression sur personne,
on t'encourage doucettement avec l'air de pas y toucher, tu mesures
le pb "in vivo" : mal de vivre de ceux qui fument encore, douleurs
et soulagement progressif de ceux qui ont sauté le pas ; on regarde
ça d'un peu loin, sans trop vouloir s'impliquer, on glane 2 ou 3
trucs au passage...mais la bête avance et un jour, tu t'aperçois
que ça y est, ils t'ont filé le virus sans même que tu réalises
et tu te retrouves à fixer une date sans savoir comment.
Bref, aucun psy n'aurait
été foutu d'inventer ça : liberté, tolérance, communication, réelle
empathie et c'est tout.Efficacité redoutable!
Laisse-toi faire et bon
voyage!
Catherine se
prépare à l'arrêt en en parlant avec d'autres
fumeurs sur la liste. Une excellent manière de se motiver.
Et c'est important : souvent, les fumeurs ont des difficultés
à parler de l'arrêt à leurs proches, par pudeur
ou par peur de rechuter.
Sur la liste
(ou dans un groupe de discussion "réel"), on peut
parler de ce qu'on ressent, des bonnes méthodes/astuces,
sans paraître faible ou gnian-gnian. Et puis on appartient
à un groupe, un clan : on n'est plus tout seul.
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